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2 NON et 3 OUI pour la prochaine votation fédérale

Lors de son assem­blée géné­rale, le PEV JB a défini ses mots d’ordre pour la pro­chaine vota­tion. Contrai­re­ment aux recom­man­da­tions du PEV natio­nal et can­to­nal, la sec­tion du Jura ber­nois s’oppose una­ni­me­ment aux deux ini­tia­tives phy­tos extrêmes. Ensuite, le PEV JB accepte una­ni­me­ment la loi Covid-19 et la loi sur le CO2. Fina­le­ment, il accepte majo­ri­tai­re­ment la loi sur le ter­ro­risme.

 

NON una­nime à l’initiative popu­laire « Pour une eau potable propre et une ali­men­ta­tion saine – Pas de sub­ven­tions pour l’utilisation de pes­ti­cides et l’utilisation d’antibiotiques à titre pro­phy­lac­tique »

Qui ne vou­drait pas sou­te­nir une ini­tia­tive por­tant le titre évo­ca­teur « Pour une eau potable propre », alors que cette den­rée essen­tielle à la vie devient de plus en plus rare ? Der­rière son titre accro­cheur, cette ini­tia­tive traite, dans les faits, unique­ment de l’octroi des paie­ments directs aux agri­cul­teurs comme si cette pro­fes­sion était la seule à pol­luer l’eau ! Qu’en est-il de l’industrie et de la pharma ? Par exemple, si l’initiative était accep­tée, les CFF pour­raient conti­nuer à trai­ter les bor­dures des voies de che­mins de fer avec des pes­ti­cides.

Le texte qui doit être intro­duit dans la Consti­tu­tion est mau­vais : les ini­tiants eux-mêmes essaient, notam­ment au moyen d’un avis de droit de 70 pages, de le pres­ser dans une forme plus ou moins accep­table. Voici les trois idées prin­ci­pales de l’initiative, que nous esti­mons beau­coup trop extrême : 1. une pro­duc­tion sans pes­ti­cides (sans dif­fé­ren­cia­tion entre les pro­duits de syn­thèse et les pro­duits admis en bio) 2. des effec­tifs d’animaux pou­vant être nour­ris avec le four­rage pro­duit dans l’exploitation et 3. la fin de l’utilisation des anti­bio­tiques à titre pro­phy­lac­tique. L’agriculture a réduit de plus de moi­tié l’utilisation des anti­bio­tiques et dras­tique­ment aussi l’utilisation des phy­to­sa­ni­taires ; la néces­sité de réduire encore leur uti­li­sa­tion n’est pas contes­tée par les milieux agri­coles. Mais les autres acteurs doivent éga­le­ment faire leur che­min. L’agriculture ne peut pas conti­nuer à être le souffre-douleur des ques­tions envi­ron­ne­men­tales.

La limi­ta­tion du bétail à la pro­duc­tion four­ra­gère de la propre exploi­ta­tion implique­rait une concen­tra­tion aber­rante d’exploitations de poules et de porcs en plaine car les céréales ne peuvent que dif­fi­ci­le­ment être culti­vées en zone de mon­tagne. Alors que la pro­duc­tion d’engrais de ferme et par­ti­cu­liè­re­ment les déjec­tions des poules et des porcs – parce que riches en phos­phore – devraient être répar­ties aussi uni­for­mé­ment que pos­sible sur le ter­ri­toire.

En outre, il n’est guère pos­sible de culti­ver les pommes de terre et le colza sans uti­li­ser de pro­duits phy­to­sa­ni­taires. Les exploi­ta­tions bios uti­lisent du cuivre pour la pro­tec­tion contre le mil­diou. Est-ce que ce métal lourd est vrai­ment moins dan­ge­reux pour la bio­di­ver­sité et la santé ?

Si cette ini­tia­tive était accep­tée, il est fort pro­bable qu’une par­tie des exploi­ta­tions rejoin­draient le label bio. Mais d’autres et par­ti­cu­liè­re­ment celles maraî­chères et arbo­ri­coles inten­sives sor­ti­raient du sys­tème des paie­ments directs et donc se déga­ge­raient aussi des contrôles et des exi­gences strictes en termes de pro­mo­tion de la bio­di­ver­sité. Les conséquences envi­ron­ne­men­tales néfastes n’en seraient que davan­tage impor­tantes.

Il est par ailleurs plus judi­cieux de main­te­nir la pro­duc­tion avec des régle­men­ta­tions suisses plu­tôt que de devoir aug­men­ter les impor­ta­tions d’aliments dont la conte­nance en pes­ti­cides et les condi­tions de pro­duc­tion sont bien plus mau­vaises que chez nous. En exemple, on peut citer l’utilisation du gly­pho­sate peu avant la récolte pour favo­ri­ser la des­sic­ca­tion, pra­tique inter­dite en Suisse, mais lar­ge­ment uti­li­sée par des grands pro­duc­teurs sur les blés durs uti­li­sés pour la fabri­ca­tion des pâtes. En sep­tembre 2015, ABE révé­lait d’ailleurs qu’il y avait des rési­dus de gly­pho­sate dans l’urine de près de 40% d’un échan­tillon de la popu­la­tion romande.

Pour toutes ces rai­sons, le PEV JB vous recom­mande de voter NON à l’initiative « Pour une eau potable propre et une ali­men­ta­tion saine ».

 

NON una­nime à l’initiative popu­laire « Pour une Suisse libre de pes­ti­cides de syn­thèse »

Par l’interdiction de toute uti­li­sa­tion de pes­ti­cides de syn­thèse en Suisse, cette ini­tia­tive contraint l’agriculture suisse a une pro­duc­tion exclu­si­ve­ment bio­lo­gique alors que les consom­ma­teurs ne sont pas prêts à en payer le prix. En conséquence, les pro­duits bios per­draient leur valeur ajou­tée ou les coûts de l’alimentation aug­men­te­raient mas­si­ve­ment. Si l’initiative a pour point posi­tif qu’elle impose les mêmes règles aux pro­duits impor­tés, le tou­risme d’achat ne serait lui pas concerné et serait mas­si­ve­ment ren­forcé. Est-ce une solu­tion envi­ron­ne­men­ta­le­ment cohé­rente que d’encourager les consom­ma­teurs à faire de longs dépla­ce­ments en voi­ture pour faire leurs achats de l’autre côté de la fron­tière ?

L’agriculture a réduit déjà de manière signi­fi­ca­tive l’utilisation de pro­duits phy­to­sa­ni­taires et elle va conti­nuer à la réduire. La réa­lité sur le ter­rain n’est mal­heu­reu­se­ment pas très simple parce qu’il n’existe pas de lutte bio­lo­gique pour un cer­tain nombre de para­sites et de mala­dies. Ajou­tons tout de même que les agri­cul­teurs n’ont aucun plai­sir et aucun inté­rêt à uti­li­ser plus de pro­duits que le strict néces­saire car ceux-ci repré­sentent un coût consé­quent.

Exclure sys­té­ma­tique­ment toute uti­li­sa­tion de pes­ti­cide de syn­thèse met en dan­ger la sécu­rité de notre appro­vi­sion­ne­ment. Une récolte rava­gée ne peut être rem­pla­cée qu’une année plus tard et nous risque­rions des situa­tions de pénu­ries. Les éta­lages pleins des centres com­mer­ciaux nous font oublier que ce n’est pas une évi­dence de man­ger chaque jour à notre faim !

En outre, l’interdiction d’importer des ali­ments pro­duits en uti­li­sant des phy­to­sa­ni­taires de syn­thèse aurait un impact catas­tro­phique en ce qui concerne le cacao et le café. Les grands cho­co­la­tiers et trans­for­ma­teurs de café n’auraient sans doute d’autre choix que de quit­ter la Suisse pour pro­duire à l’étranger.

Una­nime, le PEV JB vous prie de reje­ter l’initiative « Pour une Suisse libre de pes­ti­cides de syn­thèse ».

 

OUI una­nime à la Loi COVID-19

La pan­dé­mie de COVID-19 a impacté for­te­ment l’entier de la popu­la­tion dans de nom­breux domaines. Sur le plan éco­no­mique, de nom­breuses per­sonnes et entre­prises béné­fi­cient encore actuel­le­ment des diverses aides éta­tiques pour sur­mon­ter la crise. Ces aides ont été ren­dues pos­sibles dans le cadre de la Loi COVID-19, mais elles pren­dront fin rapi­de­ment en cas de rejet de cette loi.

La popu­la­tion et les entre­prises ont déjà souf­fert, et sont encore en dif­fi­culté pour cer­taines. Ce serait trop risqué de se diri­ger vers une situa­tion éco­no­mique encore plus incer­taine à court terme en cou­pant le robi­net trop vite. Dès le début de la crise, le Conseil fédé­ral s’est appuyé sur la loi sur les épi­dé­mies et le droit d’urgence pour intro­duire des aides aux per­sonnes (allo­ca­tions pour perte de gain APG, aug­men­ta­tion des délais-cadre au chô­mage), aux entre­prises (indem­ni­tés pour la réduc­tion de l’horaire de tra­vail RHT, cré­dits COVID, sou­tien aux cas de rigueur) ainsi que dans les domaines de la culture, du sport et des médias. Tou­te­fois, cette aide d’urgence était limi­tée à 6 mois, c’est pourquoi le par­le­ment a éla­boré et voté la loi COVID-19 qui per­met de main­te­nir voire com­plé­ter ces aides tant qu’elles sont néces­saires. Cette loi a été décla­rée urgente pour entrer en vigueur immé­dia­te­ment et déployer ses effets béné­fiques depuis plu­sieurs mois. Un réfé­ren­dum ayant abouti, le peuple doit se pro­non­cer a pos­te­riori sur une loi déjà en vigueur.

Durant la crise, les mesures de lutte sani­taire ont res­treint une par­tie de nos liber­tés, de façon tem­po­raire. Ces mesures sani­taires se basent sur la loi sur les épi­dé­mies et ne sont pas remises en ques­tion par la Loi COVID-19, qui ne traite que des mesures d’aides et de sou­tien. Accep­ter la loi n’est donc pas syno­nyme d’accepter défi­ni­ti­ve­ment les limi­ta­tions sani­taires que nous connais­sons.

Tout comme le Conseil fédé­ral et le Par­le­ment, le PEV JB estime que la loi a été adop­tée dans le res­pect des règles de la démo­cra­tie. Elle est indis­pen­sable pour que toutes les caté­go­ries tou­chées par la pan­dé­mie puissent conti­nuer de rece­voir des aides tant qu’elles en auront besoin, pour sau­ve­gar­der les emplois et empê­cher la faillite d’entreprises suisses. Un refus entraî­ne­rait une grande insé­cu­rité, tant pour les entre­prises que les pri­vés. C’est pourquoi, le PEV vous pro­pose d’accepter la loi COVID-19.

 

OUI una­nime à la Loi sur le CO2

Les chan­ge­ments cli­ma­tiques pro­voqués par les émis­sions de gaz à effet de serre sont à l’origine de la stra­té­gie du Conseil fédé­ral et du Par­le­ment, conte­nue dans la loi sur le CO2. Face à l’urgence cli­ma­tique, il est essen­tiel d’agir rapi­de­ment pour réduire les émis­sions de gaz à effet de serre. Le PEV JB estime que le projet de loi est équi­li­bré et réa­liste. Notons que deux réfé­ren­dums « oppo­sés » ont abouti pour contrer la loi, l’un éma­nant de l’UDC et l’autre de l’extrême gauche. Nous pen­sons que la loi apporte des inci­ta­tions concrètes à réduire les émis­sions de gaz à effet de serre, en taxant les acti­vi­tés les plus pol­luantes selon le prin­cipe du « pollueur-payeur ». Par exemple, prendre l’avion s’en trou­vera ren­chéri. D’un autre côté cela aug­men­tera l’attractivité et donc la ren­ta­bi­lité du tou­risme plus local ou des voyages en train en Europe. Tous les pro­blèmes liés au CO2 ne sont pas réglés dans cette loi, mais celle-ci marque un pas dans la bonne direc­tion, en par­ti­cu­lier concer­nant les enga­ge­ments de la Suisse pris lors des accords de Kyoto et Paris sur le cli­mat. Le PEV JB regrette tou­te­fois que les habi­tants des péri­phé­ries qui n’ont pas le choix d’avoir une voi­ture soient davan­tage tou­chés par l’augmentation du prix du car­bu­rant. De manière géné­rale, la Suisse a tout à fait les capa­ci­tés finan­cières pour mon­trer l’exemple dans ce domaine. Fina­le­ment, c’est un bon com­pro­mis, alors le PEV vous recom­mande de voter OUI à la loi sur le CO2.

 

OUI majo­ri­taire à la Loi fédé­rale sur les mesures poli­cières de lutte contre le ter­ro­risme

Face à la menace ter­ro­riste, il est impor­tant d’avoir des mesures de lutte et des moyens de pré­ven­tion pour assu­rer la sécu­rité de la popu­la­tion. La Suisse n’étant pas un État auto­ri­taire et sur­veillant, les moyens sup­plé­men­taires dévo­lus à la police per­met­tront de pré­ve­nir les atten­tats. Concrè­te­ment, les mesures pré­ven­tives entrent en jeu lorsque le droit pénal n’est pas encore appli­cable parce qu’aucune infrac­tion pénale n’a été com­mise. Elles visent les per­sonnes dites dan­ge­reuses. Selon la loi, il s’agit de per­sonnes dont on doit sup­po­ser, sur la base d’indications concrètes et actuelles, qu’elles sont enga­gées dans une acti­vité ter­ro­riste. L’Office fédé­ral de la police (fed­pol) peut leur impo­ser des obli­ga­tions de se pré­sen­ter et d’assister à des audi­tions, des inter­dic­tions de contac­ter cer­taines per­sonnes ou de séjour­ner sur cer­tains ter­ri­toires, des assi­gna­tions à rési­dence ou des inter­dic­tions de quit­ter le pays. Les mesures pré­ven­tives à l'encontre des per­sonnes dan­ge­reuses ne peuvent être appliquées que si le dan­ger ne peut être écarté par des mesures sociales, thé­ra­peu­tiques, inté­gra­tives ou autres. S’il est impor­tant de se pré­mu­nir, le PEV JB estime tou­te­fois que la loi est déli­cate en ce qui concerne la sépa­ra­tion des pou­voirs, puisque la police pour­rait ordon­ner et exé­cu­ter des mesures sans l’intervention d’un juge. Il entre­voit éga­le­ment des dis­pro­por­tions et vio­la­tions des droits de l’homme dans les mesures pou­vant s’appliquer à des enfants dès 12 ans. Ainsi il vous recom­mande majo­ri­tai­re­ment d’accepter la loi sur le ter­ro­risme.

 

Le PEV JB se tient à dis­po­si­tion pour tout com­plé­ment d’information.

 

Parti évan­gé­lique du Jura ber­nois (PEV JB)

 

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