A travers un exposé et un débat – table ronde, dont vous trouverez les détails sur le flyer en annexe, différents aspects seront abordés qui sont d’ailleurs autant de thèmes centraux pour le PEV :
1. Changement de modèle du monde du travail
Le paysage de l’Arc Jurassien, même s’il est caractérisé par un secteur secondaire prédominant avec de nombreuses PME, beaucoup d’indépendants et peu de grandes sociétés, est lui aussi conquis par les nouvelles technologies numériques.
Cela s’accompagne de transformations significatives du modèle des relations professionnelles. On n’est plus au service d’une même société pendant 10 ou 40 ans à plein temps. On n’est plus engagé que pour des tâches extrêmement pointues, pour des périodes courtes et rarement à plein temps. Conséquence de cela, on doit (ou peut) exercer plusieurs activités, parfois très différentes, en parallèle.
D’autre part, le modèle « salarié-employeur » tend à disparaître suite à l’introduction des technologies numériques. Des plateformes informatiques d’offre et de demande de marchandises et de services apparaissent sur une base « donneur d’ordre – prestataire indépendant ». Elles permettent une réduction des coûts de revient notamment grâce à une mutualisation des frais de gestion administrative.
Toutefois des problèmes se font également jour. Il se crée une disparité de traitement social et fiscal entre salariés et indépendants. Les uns et les autres doivent supporter des charges différentes mais sont aussi soumis à des différences de protection sociale. De plus, le système a perdu sa stabilité et peut s’écrouler en une nuit, sans aucune compensation pour les prestataires indépendants.
2. Ethique dans le monde du travail
Les employeurs, d’un côté, et les donneurs d’ordre, d’un autre côté, font souvent pression, essentiellement au niveau des rémunérations et des délais, sur leur personnel, pour les uns, et sur leurs prestataires indépendants, pour les autres.
De la sorte, les profits ne sont pas équitablement répartis sur toute la chaîne de création de la valeur.
3. Exploitation dans le monde du travail
Les pressions exercées par les employeurs, d’un côté, et par les donneurs d’ordre, d’un autre côté, dépassent parfois les limites du tolérable.
Employés et prestataires sont trop souvent pieds et poings liés à leur merci.
4. Exclusion dans le monde du travail
Les personnes insuffisamment ou mal formées font de moins en moins l’objet de soutien et se retrouvent rapidement au chômage ou à l’aide sociale. Cela est particulièrement le cas pour ceux qui n’ont pas profité d’une formation continue voire d’une reconversion prenant en compte les nouvelles technologies.
Le défi est particulièrement difficile à relever pour les aînés qui se retrouvent vite « au bord de la route », ou pour les mères de famille qui retournent sur le marché de l'emploi après une pause éducative.
Notre souhait est de conscientiser la population et les responsables politiques sur la réalité, bien actuelle, de ce phénomène, de briser la peur qu’il peut engendrer tout en recherchant et proposant des solutions conciliant les besoins et problématiques des entreprises avec les attentes des employés ou des prestataires.
Cette soirée, qui se déroulera en trois temps, aura lieu le vendredi 20 septembre dès 19h30 à la salle de l’Olivier du Foyer de Moutier, à quelques pas d’ici.
Dans un premier temps, Grégoire Leclercq, président de l’Observatoire français de l’Uberisation, traitera de l’uberisation de la société et des aspects de précarisation du monde du travail qui l’accompagnent trop souvent.
Dans un deuxième temps, une table ronde animée par Emmanuel Ziehli, directeur de Radio Réveil, permettra à trois acteurs du monde du travail de la région de discuter des différents aspects de la précarisation actuelle (au sens large) du monde du travail et de répondre aux questions et commentaires de l’audience :
- Pierre Ammann, directeur du Centre Social Protestant Berne-Jura
- Martine Gallaz, directrice du Service Social Régional de Tavannes
- Gérard Maret, directeur de l’usine LEMO 5 à Delémont.
Enfin, la soirée se terminera vers 21h15 par un apéritif riche de notre terroir, au cours duquel les échanges et les discussions pourront se poursuivre de façon informelle.
Nous espérons que cette soirée permettra de faire avancer le débat et de laisser surgir des idées de solutions pouvant être appliquées très pratiquement dans le monde du travail de notre région, voire de notre pays plus globalement.
Chacun est bien entendu cordialement invité et l’entrée est complètement libre.